Avertissement : Le langage s’avère un outil puissant et il évolue constamment. Les termes employés sur ce site et énumérés dans le glossaire visent à vous outiller afin de mieux comprendre les questions de genre et de sexualité. Plusieurs de ces termes servent à l’auto-identification; les personnes qui se reconnaissent dans ces termes leur octroient différentes significations. Une grande majorité de ces termes sont ancrés dans des notions occidentales de genre et de sexualité. Ainsi, ils ne traduisent pas forcément les vécus des personnes issues d’autres cultures.
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2S/LGBTQIA+ : Acronyme qui dénote des identités individuelles et collectives. L’acronyme est un élément de substitution occidental qui représente les identités bispirituelle, lesbienne, gai, bisexuelle, transgenre/transsexuelle, queer/en questionnement, intersexe, asexuelle/alliée et toutes autres identités sexuelles et de genre. L’acronyme sous-tend la notion que la sexualité et le genre sont fluides et que la langue, tout comme le contexte, est évolutive. L’acronyme se veut inclusif tout en reconnaissant son caractère imparfait.
Asexuel·le : Personne qui ne ressent pas ou peu d’attirance ou de désir sexuels. La personne peut avoir une attirance spirituelle ou émotionnelle envers d’autres ou non.
Bispirituel·le : Un terme générique englobant les traditions autochtones qui rendent hommage à la diversité sexuelle et de genre au sein d’une communauté. La notion de bispiritualité ne renvoie pas à la sexualité ou à la représentation de genre, mais plutôt à l’esprit d’une personne. La bispiritualité ne se limite pas à une seule définition. Chaque personne autochtone peut donc la définir, l’incarner et l’exprimer selon son contexte particulier (c.-à-d., sa nation, sa langue et sa culture).
Cisgenre : Une personne dont l’identité de genre correspond aux attentes sociales de son sexe assigné à la naissance (p. ex., une personne assignée de genre masculin à la naissance s’identifie comme un homme).
Cishétéronormativité : Se réfère au cissexisme et à l’hétérosexisme qui supposent le caractère naturel et légitime des identités cisgenres et des orientations hétérosexuelles au détriment de celles des personnes 2S/LGBTQIA+.
Cisnormativité : La présomption que l’identité de genre d’une personne correspond à son sexe biologique.
Expression de genre : Manières dont une personne exprime son identité de genre publiquement. Cela peut inclure le nom, le(s) pronom(s), le port de maquillage, les vêtements, la voix et la coiffure. Les personnes dont l’expression de genre ne se conforme pas aux attentes socioculturelles de genres risquent de subir de l’intimidation, de la discrimination et du harcèlement. Toute personne, quel que soit son genre, peut être non conforme dans le genre.
Genre : Une construction sociale qui varie en fonction des cultures. L’Organisation mondiale de la Santé définit le « genre » comme des rôles qui, selon la représentation sociale, déterminent les comportements, les activités et les attentes considérés comme adéquats pour les hommes et les femmes dans un contexte socioculturel donné (dont certains rôles et apparences).
Genre créatif, genderqueer, non conforme dans le genre : Des personnes dont l’identité de genre ou l’expression de genre s’étend au-delà ou défie les normes et les attentes socioculturelles actuelles des genres masculin et féminin. Ces termes désignent de nombreuses identités, notamment les identités bigenre, fluide dans le genre ou pangenre.
Homosexuel·le : Une personne dont l’attirance sexuelle et romantique est portée sur des personnes du même genre. Aussi décrit comme gai, lesbienne ou queer.
Hétérosexuel·le : Désigne une personne dont l’orientation sexuelle est caractérisée par une attirance pour un sexe ou un genre différent. Aussi décrit comme une personne straight.
Hétéronormativité : La présomption que l’hétérosexualité est la seule façon normale et naturelle d’exprimer sa sexualité.
Identité de genre : Une identité déterminée par chaque personne selon son sentiment intime et profond d’être un homme, une femme, les deux ou ni l’un ou l’autre. L’identité de genre d’une personne peut correspondre ou non à son genre attribué à la naissance (le sexe assigné à la naissance). La notion d’identité de genre diffère fondamentalement de l’orientation sexuelle d’une personne et les deux notions sont indépendantes l’une de l’autre.
Identité sexuelle : La façon dont une personne perçoit sa sexualité. Cela comprend plusieurs aspects, notamment les étiquettes employées pour décrire la dimension sexuelle de son existence (lesbienne, gai, queer, hétéro, bi, asexuelle, ou d’autres identités sexuelles). La façon de s’identifier à son genre en fait aussi partie (trans, non binaire, homme, femme, queer, ou n’importe quelle autre identité de genre).
Intersexe : Les personnes intersexes naissent avec des caractéristiques physiques ou biologiques (dont l’anatomie reproductive ou sexuelle ou le profil chromosomique), qui ne correspondent pas à la binarité de sexe féminin ou masculin. Ces caractéristiques peuvent être apparentes dès la naissance ou se développer ultérieurement, le plus souvent à la puberté.
Non binaire : Le terme désigne l’ensemble des identités de genre qui se situent hors des catégories homme ou femme. Les personnes peuvent aussi ne pas s’identifier à aucun genre. Le terme inclut les identités genderqueer, pangenre, bigenre, fluide dans le genre ou agenre (sans genre).
Orientation sexuelle : désigne l’attirance émotionnelle, spirituelle, intellectuelle et sexuelle d’une personne envers d’autres (hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, pansexuelle, queer, asexuelle, ou d’autres orientations sexuelles).
OSIGEG : Une abréviation regroupant les orientations sexuelles, les identités de genre et les expressions de genre pour décrire la communauté LGBT (lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre). Le concept compte désormais parmi les doctrines et les documents des Nations Unies et son utilisation prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Son utilité tient à son caractère inclusif : alors que « LGBT » renvoie uniquement aux personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres, « OSIGEG » désigne des traits communs à tous les humains, puisque tous possèdent une orientation sexuelle, une identité et une expression de genre.
Sexe : Désigne les caractéristiques biologiques et physiologiques d’une personne. La plupart du temps, celles-ci sont constatées à la naissance. Elles incluent leur anatomie reproductive ou sexuelle et leur profil chromosomique.
Sexe assigné à la naissance : Renvoie à la désignation masculine ou féminine qu’un·e médecin attribue à l’enfant au constat de ses organes génitaux externes. L’emploi de la formulation « sexe à la naissance » occulte le vécu des personnes intersexes en plus de simplifier à outrance la complexité du sexe biologique.
SOGIECE : Un acronyme (en anglais) qui regroupe les efforts de coercition visant à changer l’orientation sexuelle ou encore l’identité ou l’expression de genre. Ce terme générique désigne un éventail de stratégies – dont les pratiques de conversion – qui tentent de transformer, de nier, de réprimer ou de remettre en question l’orientation sexuelle ou encore l’identité ou l’expression de genre d’une personne. Ces efforts se traduisent par des pratiques, des pressions ou des messages subtils ou flagrants. Les SOGIECE comprennent aussi d’autres situations où les personnes 2S/LGBTQ subissent des pressions néfastes qui les poussent à dissimuler leur caractère authentique. Le fait d’insister obstinément pour inciter une personne à fréquenter quelqu’un du sexe opposé ou à s’habiller conformément à son sexe assigné à la naissance participe à ces stratégies.
Soins d’affirmation de genre : Les soins d’affirmation de genre adoptent une approche guidée par la personne cliente, tandis que la thérapie exploratoire de genre s’apparente à une forme de conversion. Cette dernière amène les jeunes à explorer les « origines pathologiques » de leur identité trans ou de leur dysphorie de genre. Le but ultime devient alors de cerner les raisons qui sous-tendent leur dysphorie ou leur transidentité.
Stress minoritaire : Le stress lié au statut de minorité renvoie aux rapports entre les valeurs minoritaires et dominantes. Le conflit qui en découle dans le contexte social se fait ressentir par les membres des groupes minoritaires. Les personnes queers, trans et bispirituelles subissent de la stigmatisation, des préjugés et de la discrimination. Cela crée un climat social hostile et stressant dont les effets cumulés entraînent des problèmes de santé à long terme.
Stress minoritaire multiple : Les personnes queers, trans et bispirituelles issues de minorités raciales et ethniques (PANDC) ou en situation de handicap possèdent de multiples identités marginalisées. Elles sont donc sujettes à multiples formes d’oppressions et d’agressions liées au racisme, au capacitisme, à l’hétérosexisme et au cissexisme.
Survivant·e : Ce terme désigne les personnes ayant subi des préjudices et des traumatismes liés aux pratiques de conversion ou aux SOGIECE, et qui travaillent à leur rétablissement. Certaines s’identifient comme victimes et d’autres préfèrent le terme « survivant·e ». Une personne qui a survécu à un quelconque type de traumatisme est, au sens propre, un·e survivant·e. Cela ne constitue pas la totalité de la personne, mais bien une partie d’elle-même.
« Thérapie » de conversion / Pratiques de conversion : La « thérapie » de conversion regroupe un ensemble mal défini de mesures, de pratiques ou de services psychologiques, comportementaux, physiques et religieux destinés à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou encore l’identité ou l’expression de genre d’une personne. Ces pratiques constituent des tentatives systématiques pour convertir les gens à ce qui est considéré comme la norme (hétérosexuelle et cisgenre). Elles englobent des procédures physiquement invasives, telles que les lobotomies et les électrochocs, des interventions psychologiques, telles que la « thérapie » par la conversation, ainsi que des programmes religieux ou des consultations. La « thérapie de conversion » ne constitue pas un modèle de thérapie crédible et fait l’objet, depuis des décennies, d’une condamnation générale parmi les associations de professionnel·le·s de la santé et en santé mentale. Nous désignons ces efforts nuisibles comme des « pratiques de conversion ». Nous employons le terme « thérapie » de conversion en référence à la loi fédérale.
Thérapie par aversion : Expériences médicales douloureuses subies par des personnes queers et trans dont l’administration de décharges électriques ou de substances chimiques pour les faire vomir. Ceci avait pour but de « corriger » l’identité ou l’expression sexuelle ou de genre en créant une association négative.
Trans/transgenre : Un terme générique pour les personnes dont l’identité de genre ne correspond pas aux attentes sociales de leur sexe assigné à la naissance. La transidentité regroupe un large éventail d’identités de genre. Les personnes trans peuvent posséder une variété d’orientations sexuelles.
Transition : La démarche de transition de genre consiste à changer sa présentation de genre ou ses caractéristiques sexuelles pour les faire correspondre à son identité de genre, c’est-à-dire à sa propre conception de ce que signifie être un homme, une femme, une personne non binaire ou genderqueer. Cette démarche peut comprendre plusieurs aspects : une transition sociale avec un changement de noms, de pronoms et de choix vestimentaires; une transition légale, dont la mise à jour de la mention de sexe sur le certificat de naissance ainsi que d’autres pièces d’identité émises par le gouvernement; ou une transition médicale avec un recours à l’hormonothérapie ou à des chirurgies.
Traumatisme : Réaction émotionnelle à long terme qui découle souvent d’un événement traumatisant. Les personnes ayant subi un traumatisme éprouvent fréquemment des sentiments de honte, d’impuissance et de peur intense, et ce, bien après l’événement à la source du traumatisme. Une expérience de traumatisme isolée entraîne généralement un trouble de stress post-traumatique simple (TSPT). Le TSPT complexe tend à se développer à la suite d’un traumatisme chronique de longue durée. Il peut affecter la capacité d’une personne à nouer des liens sains et de confiance. Chez les enfants, le traumatisme complexe correspond à la notion de « trauma développemental ».
Traumatismes religieux : Ce n’est que tout récemment que les professionnel·le·s en santé mentale ont commencé à cataloguer et à définir les traumatismes religieux. Le terme a été défini en 2020 par le Global Centre for Religious Research (GCRR) : « Les traumatismes religieux résultent d’un événement, d’une série d’événements, de relations ou de circonstances au sein de ou connectés aux croyances, pratiques ou structures religieuses, qui sont vécus par une personne comme étant accablants ou perturbants et qui ont des effets négatifs à long terme sur le bien-être physique, mental, social, émotionnel et spirituel d’une personne. »