« Le problème, c’est le sentiment que personne ne me comprend. À l’église, j’étais le mouton noir qu’il fallait ramener sur le droit chemin. Maintenant que j’ai quitté l’église, je suis la personne au vécu étrange que la plupart des membres de la communauté queer ne comprennent pas non plus. »
« [Les gens] me font sentir complètement stupide d’avoir passé plus de deux minutes en thérapie de conversion. Parce que, de toute évidence, ça ne marche pas… Qui pourrait adhérer à ça? Faut être bête!… Est-ce qu’on me l’a imposé? »
Pourquoi les gens se tournent vers les pratiques de conversion
Toute une série de raisons personnelles et de circonstances amène les gens à prendre part à des pratiques de conversion. Au nombre de ces facteurs figurent l’idée selon laquelle l’hétérosexualité serait la seule façon normale d’exprimer sa sexualité et que l’identité de genre devrait correspondre au sexe assigné à la naissance. Ces présupposés sont souvent si ancrés dans l’éducation des personnes qu’elles ne considèrent même pas la possibilité d’une vie queer, trans ou bispirituelle.
Dans les faits, les personnes queers et trans subissent souvent de fortes pressions pour suivre des pratiques de conversion. Personne ne souhaite subir le jugement ou le rejet de sa famille, de ses ami·e·s ou de sa communauté religieuse ou ethnique. Tout le monde souhaite être aimé, accepté et être bien avec sa sexualité et son corps.
Entendre et assimiler des propos désobligeants sur les personnes queers, trans et bispirituelles entraîne des sentiments de honte, de peur et de souffrance. Vivre ces émotions peut donner l’impression que les pratiques de conversion sont nécessaires si l’on veut conserver ses liens familiaux, amicaux, confessionnels ou culturels, ou encore garder son emploi ou son domicile. Lorsqu’elles cherchent des soins d’affirmation de genre, plusieurs personnes trans peuvent se heurter à des professionnel·le·s qui se livrent à des pratiques de conversion. D’autres peuvent se voir contraintes par leur famille de consulter un·e praticien·ne de « guérison » religieuse.
Les personnes qui se prêtent à des pratiques de conversion ne disposent généralement pas d’autres options. Elles ne sont pas informées des risques, des traumatismes potentiels ou du fait que ces pratiques sont largement considérées comme inacceptables par les associations professionnelles. Pour ces raisons, le consentement d’une personne qui s’engage « volontairement » dans des pratiques de conversion demeure incertain en raison de leur nature fraudulente.
Les expériences de survivant·e·s
« C’est incroyable comment la douleur que nous portons se transforme en médecine pour les autres à mesure qu’on se guérit. »
Écouter les survivant·e·s et apprendre d’elleux est crucial pour quiconque assure des services aux personnes queers, trans et bispirituelles.
Les expériences liées aux pratiques de conversion varient d’une personne à l’autre. Chacune dépend des diverses facettes de l’identité : religion, capacité, race/ethnicité, culture, statut socio-économique, langue, éducation, etc. Il n’existe pas de récit plus valable qu’un autre. Chaque expérience est réelle et mérite d’être reconnue.
En ayant accès aux récits de leurs semblables, les survivant·e·s peuvent normaliser leurs expériences et accepter leur identité. Ces récits sont essentiels pour surmonter l’homophobie, la biphobie et la transphobie intériorisées et déconstruire les préjugés sur les minorités sexuelles et de genre.
Citations et récits de survivant·e·s :
- C.T. Survivors Connect: Stories from Canadian survivors (en anglais)
- The Legal Information Society of Nova Scotia comprend un balado de six épisodes donnant la parole à des survivant·e·s ainsi des biographies assorties de citations de survivant·e·s. (en anglais)
- La Victorian Equal Opportunity and Human Rights Commission (Australie) partage Real Stories of Change or Suppression Practices. (en anglais)
- Born Perfect (É.-U.) présente des vidéos et plusieurs récits écrits de survivant·e·s. (en anglais)
- La Thomas Reuters Foundation publie des vidéos de survivant·e·s dans un article : Conversion therapy thrives globally as bans gather pace, avec Taha Metwally d’Égypte, une femme anonyme de Tbilissi en Géorgie, Lucas Wilson de Toronto et Jazz Bustamante du Mexique. (en anglais)
- Stonewall (R.-U.) présente des citations de sept survivant·e·s de thérapies de conversion. (en anglais)
- Conversion Therapy in Africa diffuse des récits vidéo de survivant·e·s de « traitements » anti-LGBT au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. (en anglais)
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Quoi et comment
Informez-vous sur les pratiques de conversion, leurs effets nuisibles ainsi que la façon de les reconnaître.
Où et quand
Les pratiques de conversion ont cours au Canada à ce jour. Cette rubrique comprend des statistiques sur la prévalence des pratiques de conversion et indique où les subissent les personnes queers et trans.
Soutien et ressources
Voici des ressources à télécharger et des liens à l’intention des professionnel·le·s et des fournisseurs de services, des proches, des survivant·e·s et des personnes aux prises avec ces pratiques ou qui croient devoir changer.